Les dégâts des oiseaux
Les dégâts d’oiseaux à la levée des cultures (particulièrement les colombidés en ce qui concerne le tournesol) sont un sujet de préoccupation croissant. Comme aucune méthode de prévention, répulsifs, effarouchement ou régulation n’est assez efficace, les producteurs sont en attente de nouvelles solutions techniques et agronomiques pour lutter efficacement contre ce phénomène.
Problématique en production de semences
En tournesol, les périodes critiques vis-à-vis des colombidés et corvidés ont lieu au semis, du stade graine implantée à jeune plantule (2 cotylédons) mais aussi à mâturité, où les oiseaux viennent se nourrir des graines mûrissant sur le capitule.
- Au semis, les dégâts peuvent entrainer des pertes de densités importantes puisque l’implantation des géniteurs mâles et femelles s’effectuent en plusieurs temps avec un calendrier précis à respecter. Les semis sont réalisés à des densités plus faibles que du tournesol consommation. Le manque de géniteurs femelles peut entrainer une baisse de rendement conséquente et une plus faible densité de plantes mâles peut conduire à une quantité insuffisante d’émission de pollen.
- Les lignées implantées pour la production de semences ayant également une moindre vigueur à la levée qu'un tournesol hybride, le stade de sensibilité est allongé dans le temps.
Déclarer les degâts est essentiel !
Afin d'obtenir un état des lieux le plus précis possible et de démontrer l'ampleur et le réel impact économique de ces dégâts à l'échelle nationale, il est essentiel de réaliser sa déclaration sur l'outil en ligne de Terres Inovia.
Cet état des lieux permet d'appuyer les dossiers de demandes de financements pour des projets de recherche de solutions de lutte contre ces déprédateurs ou encore de reconduire le classement de ces espèces en tant que nuisible et d'autoriser les dérogations de tirs.
Installations d'effaroucheurs sur les parcelles
Les effaroucheurs sont un des moyens pour limiter les dégâts des oiseaux lors de la période entre le semis et le stade 1 paire de feuille du tournesol.
Plusieurs types d'effaroucheurs existent, des effaroucheurs sonores, des canon à gaz, des cerf-volants, des drones, etc. L'important est de les installer au bon moment et de ne pas hésiter à les déplacer dans la parcelle pendant toute la période critique pour que les palombes et corbeaux ne s'accoutument pas aux effaroucheurs.
Exemple d'effaroucheurs :
Comment effrayer les oiseaux nuisibles des semis ?
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Des projets en cours en sein de la filière
L'ANAMSO est notamment partenaire de projets concernant cette problématique, en association avec l'institut Terres Inovia, l'INRAe ainsi que différents acteurs à l'échelle des territoires.
EXEMPLE DU PROJET LIDO (LIMITATION DES DÉGÂTS D'OISEAUX)
- Trois territoires pilote
Beauce Gâtinais – Yonne, Sud Auxerre – Drôme, Etoile sur Rhône (production de semences) - Partenaires financés
Terres Inovia, (institut technique de la filière des huiles et protéines végétales et de la filière chanvre) – INRAe UMR Agronomie – ANAMSO. Des partenariats locaux sont noués sur chaque territoire avec des acteurs de la coopération et du développement agricole, ainsi qu’avec les secteurs de la chasse et de la protection de l’environnement. - Durée du projet 3 ans (2022 à 2024).
- Champ d'action Dégâts de colombidés et corvidés en grandes cultures à la levée du tournesol.
Objectifs du projet
- La dilution des dégâts visant à concentrer l’offre de ressources pour qu’elle dépasse largement la capacité de consommation des oiseaux : cela peut être réalisé en augmentant les surfaces de cultures à risque ou en synchronisant les semis pour que les cultures atteignent toutes le stade de sensibilité aux attaques en même temps.
- L’évitement consistant à diminuer la pression sur les cultures par différents moyens : ressources alimentaires alternatives aux cultures (bandes attractives), altération ou aménagement des habitats pour les rendre moins favorables aux espèces cibles, semis au bon moment quand la demande des oiseaux est réduite ou l’offre alternative abondante.
Ces stratégies n’ont pour le moment pas été testées à grande échelle car elles impliquent une coordination des acteurs et une gestion des informations territoriales. Le projet LIDO se propose donc de combler cette lacune en travaillant en particulier sur les dates et pratiques de semis et sur l’offre de ressources alternatives aux cultures. Ces stratégies n’ont pas vocation à se substituer aux pratiques habituelles de régulation qui peuvent être autorisées hors période de chasse sur certains départements.
